Pas de changement dans nos perspectives mondiales à ce stade

24 février 2020

Chiffres ? Finance ?Bourse

Le coronavirus COVID-19 continue de perturber les marchés financiers. Le nombre de cas connaissant une croissance importante notamment en Corée du Sud et en Italie, témoigne que la situation n’est pas stabilisée, ce qui rend extrêmement difficile toute évaluation de l'impact probable. Néanmoins, en fonction des informations actuelles, les principales hypothèses qui sous-tendent notre scénario de base prévoient un impact sur le PIB au premier trimestre 2020 et une reprise en V à partir du deuxième trimestre qui devrait permettre à l'économie mondiale et aux plus grandes puissances économiques de continuer à croître globalement en fonction des taux de croissance potentiels - soutenant l'expansion mondiale à ce rythme modéré. 

Des banquiers centraux de la BCE ont évoqué la nécessité pour les gouvernements de prendre de nouvelles mesures, notamment en termes de relance budgétaire et de réforme structurelle. Ils ont également souligné la nécessité accrue d'une telle action si la reprise anticipée en V devait être retardée.

On s'attendrait également à ce que les banques centrales renforcent la stimulation monétaire. La Corée du Sud pourrait assouplir sa politique le 27 février. Les dirigeants chinois ont promis de nouvelles mesures budgétaires et monétaires, notamment des réductions des tarifs d'électricité pour les entreprises et une éventuelle extension des subventions pour les voitures électriques. L'Italie envisagerait de suspendre divers paiements, notamment les hypothèques et les taxes locales, ainsi que certaines aides financières aux entreprises concernées.

Nous ne nous attendons toujours pas à ce que la BCE et la Fed prennent des mesures relatives aux taux directeurs cette année. Toutefois, si l'activité économique demeure faible au deuxième trimestre 2020, cette perspective pourrait changer. L'outil de politique monétaire le plus efficace lorsque les taux d'intérêt sont déjà aussi bas est l'assouplissement quantitatif (QE). Cet outil pourrait faire l’objet de discussion par la Fed à partir de septembre, une fois que la revue des outils et de la stratégie, en cours depuis plus d'un an, sera terminée d'ici le milieu de l'année, conformément aux déclarations de Jerome Powell.

La plupart des analystes prévoient une baisse de 1 à 2 points de pourcentage du PIB de la Chine par rapport aux 6 % du quatrième trimestre de 2019 en glissement annuel. La publication des données du PIB du premier trimestre est prévue pour le 17 avril.

Les marchés financiers fixent actuellement des prix plus élevés pour les swaps de défaut de crédit. Les indices boursiers américains ont chuté de quelque 2 %, et le rendement du Trésor américain sur 10 ans s'échange à 1,39 % - le plus bas depuis le creux de 1,36 % de 2016. Pendant ce temps, l'or poursuit sa hausse spectaculaire, à 1 687 USD/l’once actuellement, et le franc suisse ainsi que le dollar américain profitent du mouvement vers les valeurs refuges.

La réaction relativement prononcée du marché financier démontre le stress sur un certain nombre de secteurs et qui accentue la rotation sectorielle. En outre, le marché tente d’évaluer l’impact des mesures prises contre le virus en Europe. Dans ce contexte incertain, la volatilité des actions européennes a rebondi vers les niveaux connus mi-août 2019. Ceci dit, les PMI manufacturiers de février ont résisté mieux que ce que l’on pouvait craindre.

24 février 2020

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